Sous la plume de Benoît Jarry et Florence Viard, la Villa Aurélienne à Fréjus prend vie. Les co-auteurs content l’histoire pleine d’anecdotes et de rebondissements de cette demeure de maître.
Publié le 09/09/2022
Photo Florian Escoffier
Source : https://www.varmatin.com/vie-locale/on-ne-savait-pas-tout-sur-la-villa-aurelienne-a-frejus-792287
On pensait la connaître. Mais finalement, la Villa Aurélienne, de style néopalladien, nichée dans son parc de 23 hectares aux essences méditerranéennes et aux vestiges romains, cache bien son jeu, entourée de mystères et d’anecdotes.
Sortie de terre en tant que château d’un brasseur anglais en 1887, elle devient villa en 1913… La surprise est au rendez-vous avec le nouvel ouvrage signé à quatre mains par Benoit Jarry et Florence Viard.
Longtemps journaliste à RMC, Benoit Jarry, aujourd’hui formateur en communication, aime à transmettre des récits véridiques, à faire découvrir un passé méconnu. Biographe privé, il raconte le parcours de personnes qui veulent laisser leurs expériences en héritage à leurs enfants.
Biographe privé
« Je rencontre des gens très intéressants, qui ont vécu, à travers leurs voyages, leurs vies professionnelles, leurs épreuves et leurs bonheurs des cheminements passionnants comme ce pilote d’avion qui a participé au développement du Gabon ou cet homme qui raconte la guerre pendant son enfance », confie Benoit Jarry. Ce passionné prépare déjà l’histoire d’un château en Touraine, d’une bastide du XVIIe dans le Haut-Var et d’une personnalité niçoise.
Un coup de cœur avec un vieux gréement de 1934 dans le port de Monaco le fait se lancer dans une enquête au long cours et écrire la belle vie de ce voilier appelé La Romance. Puis c’est la villa Nellcôte, à Villefranche-sur-Mer, qui attire son attention.
Célèbre par son lien avec les Rolling Stones, la somptueuse bâtisse, érigée fin XIXe par l’homme d’affaires Eugène Thomas et louée par le guitariste et chanteur Keith Richards avec sa famille pour échapper au fisc anglais, servit de studio d’enregistrement au mythique Exile on Main Street.
Benoît et Florence couchent les mots sur les pages et le livre paraît en 2021 aux éditions Le Mot et Le Reste et se vend très bien, notamment à la Fnac.
Venu s’établir à Fréjus il y a deux ans, Benoît Jarry, ébloui par la villa Aurélienne, cherche à en savoir plus. Au terme d’un long travail d’enquête, de recherches et d’interviews, après avoir rassemblé les souvenirs des uns et les documents des autres, il vient de terminer, avec Florence Viard, l’histoire de la villa Aurélienne, depuis les premiers terrains jusqu’au lieu public d’aujourd’hui en passant par sa conception.
Historique mais facile à lire
Très bien illustré de nombreuses photographies, le livre est précis tout en restant facile à lire. Il développe les dates et dépeint les propriétaires, avec des détails plaisants pour agrémenter la narration.
Qui savait que la demeure de maître a été saisie plusieurs fois et qu’elle n’appartenait pas à Couve de Murville mais à son épouse? Qui connaît les rumeurs de sous-sols hantés ?
« Je creuse, je rencontre les spécialistes du service du patrimoine, je fonce aux archives départementales, je fais un gros travail d’enquête, très long pour n’avoir que des informations certifiées », souligne l’auteur.
« Mais le livre n’est pas scientifique comme une publication. On écrit de manière à ce que ce soit accessible à tout public, que ce soit plaisant, ajoute celui qui ne veut pas le titre d’historien. Je ne le suis pas même si toutes les données viennent des archives, des témoignages corroborés. Tout est référencé. Si notre site s’appelle « dontactes », c’est bien parce que nous vérifions tout. On n’extrapole jamais. On a cherché à faire un document historique après un vrai travail de recherches mais abordable, où on apprend des choses qu’on ne savait pas sans que ce soit rébarbatif, vulgarisé pour qu’il soit agréable à lire, avec beaucoup de photos. »
Témoignage de François Léotard
Benoit Jarry est d’ailleurs soutenu par la société d’histoire de Fréjus et de sa région (SHFR), bien connue pour ses études poussées sur l’histoire locale.
« J’ai pu échanger avec des gens incroyables comme ce vieux fréjusien qui m’a raconté l’histoire du bâtiment pendant la deuxième guerre mondiale. Et François Léotard m’a expliqué comment il avait réussi à acheter ce lieu pour la commune. C’est un peu son bébé, il y est particulièrement attaché, poursuit-il. J’ai retracé l’achat des terrains, la construction, les architectes et les plans, l’histoire des familles qui se sont succédé… ».
Benoît Jarry et Florence Viard travaillent avec un éditeur et espèrent que la municipalité fréjusienne pourra s’associer au projet de publication et mettre en vente le livre à l’entrée de la villa pour répondre aux nombreuses demandes des Fréjusiens, toujours intéressés par leur patrimoine.
Benoît Jarry présente son ouvrage retraçant l’histoire de la villa.
Photo Florian Escoffier
Contact de Benoît Jarry, biographe privé: dontactes.fr, benoitjarry@orange.fr